Comment désencombrer quand on fait face à un deuil ?

Je crois que c’est l’article le plus intime que je partage avec vous depuis plus de 5 ans de blogging.

Désencombrer ses affaires n’est pas simple, mais quand il s’agit de celles d’un être cher que l’on vient de perdre, c’est encore plus douloureux.

Si vous découvrez cet article et que vous ne me connaissez pas. Je suis entrepreneuse nomade, toute ma vie tiens dans une valise cabine de 10kg et je travaille de n’importe où dans le monde.

Le 14 décembre dernier j’étais en Thaïlande, où je passe l’hiver depuis 3 ans.

La veille, j’étais allé faire une belle promenade pour visiter un temple en pleine forêt, j’en avais fait une petite vidéo, que j’avais envoyée à ma famille pour leur faire partager un bout de voyage.

Il est midi, mon téléphone sonne, c’est ma mère.

Je me dis qu’elle est bien matinale pour une fois, car avec le décalage horaire il est 6 heure du matin chez elle en ce samedi.

Je décroche et … je sens tout de suite qu’elle ne va pas bien.

Elle me demande de m’assoir et que mon conjoint soit à côté de moi.

C’est ainsi qu’elle m’annonce la plus terrible nouvelle qu’une mère puisse annoncer à son enfant.

«  Ton frère est mort »

S’en suit 3 jours de flou, entre déni, chagrin et… jetlag car nous devons rentrer en urgence en France.

C’est une fois arrivé à l’aéroport de Toulouse que je comprends la réalité de ce qui vient de se passer.

Le choc est terrible et j’essaye de faire face, d’être là pour mes parents, ma belle-sœur mon neveu et ma nièce.

On ne se rend compte à quel point les gens nous manquent, que lorsque l’on aura plus la chance de se créer des souvenirs ensemble.

Malgré le chagrin, la vie continue et il y a beaucoup de choses à régler.

On n’imagine pas à quel point la perte d’une personne est à la fois dure émotionnellement et compliquée quand on doit gérer l’administratif.

Aussi, je vais essayer à travers cette pénible expérience de vous expliquer comment désencombrer quand on est face à un deuil.

1) Demandez de l’aide

On ne peut pas assumer cela seul et beaucoup de personnes vont vous proposer leur aide.

Prenez cette aide, je vous assure que cela vous sera bénéfique. La masse de choses à faire est difficile d’autant plus quand on est terrassé par le chagrin.

Certains professionnels sont là pour ça et connaissent très bien toutes les formalités.

Les pompes funèbres nous ont fourni tout un dossier avec des documents pré-remplis pour contacter tout ce qui est (emploi, mutuelle, assurance …etc)

Vous avez aussi la possibilité de faire appel à une assistante sociale pour vous guider dans les méandres du jargon administratif.

Prenez cette main qui vous est tendue et déléguez un maximum parce que c’est long, fastidieux et vous n’avez pas vraiment la tête à ça.

2) Prenez votre temps

Il y a des choses qui doivent se faire vite et d’autres qui peuvent attendre.

Par exemple, pour le cas de mon frère qui n’était pas marié avec ma belle-sœur, elle avait trois mois pour vendre ses véhicules. Passé ce délai, elle était obligé de faire refaire les cartes grise… avec toute la paperasse que cela représente.

Les ventes de sa voiture et de sa moto, ont donc été la priorité.

Pour ce qui est du reste, prenez votre temps !

Certaines personnes ont besoin de continuer à vivre avec les affaires du défunt, mais pour d’autres, leur vision les insupporte. Encore une fois écoutez votre cœur et ne vous laissez pas brusquer par la famille…encore une fois : prenez votre temps !

Dans le cas où vous deviez vider l’appartement d’un défunt pour le rendre au plus vite à son propriétaire, je vous conseille de mettre de côté les papiers importants, les objets de valeurs, les photos.

Ne vous prenez pas la tête à vouloir vendre à tous prix, trois casseroles et un meuble TV Ikea.

Vous pouvez, soit organiser « un vide maison », soit vous épargner du temps, du stress, de la fatigue … et demander aux Restos du Cœur de venir embarquer le bric à brac qui n’a pas de véritable valeur.

Dans ce cas là aussi, faites-vous aider de votre famille ou de vos amis.

3) Prenez soin de vous

De mon côté les obsèques se sont déroulées entre Noël et le Jour de l’An, autant vous dire qu’ont avaient pas trop le cœur à la fête.

Mais nous nous sommes forcé à essayer (à juste mesure) de penser à autre chose et être présents pour les enfants.

Physiquement comme émotionnellement, ce deuil nous a lessivé.

C’est pourquoi, il est important de faire des pauses entre deux dossiers et faire des choses qui vous font du bien.

Aller se faire masser, dormir, aller voir une énergéticienne, un magnétiseur, aller boire un café avec des amis, se faire un ciné.

Je ne souhaitais pas me tourner vers la médication, mais si vous en avez besoin, faites-le.

De mon côté, j’ai testé la lithothérapie (médecine douce en contact avec les pierres et les minéraux) et j’ai demandé conseil pour trouver des pierres et des minéraux qui pourrait m’aider à apaiser ma douleur et m’aider à dormir.

Malgré le froid et une bonne crève, j’ai essayé de faire du sport et j’ai beaucoup dormi.

Pour ne pas trop cogiter,  j’ai « binge-watché » pas mal de série Netflix.

Chacun trouve sa méthode.

Le deuil nous pompe toute notre énergie et pour la recharger il est important de se changer les idées. Aussi je vous recommande de prendre l’air, faire une grosse cure de vitamine pour tenir le coup et éviter de tomber malade. Mais ne restez pas trop longtemps seul.

4) Quel souvenir faut il conserver ?

Je n’ai pas de réponse toute faite, c’est bien trop personnel pour vous dire quoi garder et quoi laisser partir.

Je vais cependant vous donner des pistes de réflexion, mais le choix final vous appartient.

Deux semaines après les obsèques de mon frère, ma tante est décédée des suites d’un cancer.

« Quand on parle de loi des séries… »

Dans le cas de figure du décès de ma tante, il se trouve que mon cousin qui est handicapé, habite et continuera d’habiter dans cette maison.

Ce détail à toute son importance pour la suite.

 

Lorsque mon cousin s’est senti prêt, je lui ai proposé de venir l’aider à trier quelques affaires.

Car s’il avait son bureau et sa chambre comme sanctuaire personnel, il doit aujourd’hui apprendre à se réapproprier les lieux pour en faire dorénavant SA maison.

Et pour cela nous avons pris le temps de comprendre ce qu’il souhaitait garder et comment il prévoyait d’aménager les lieux à son goût.

Pour aller doucement, je vous conseille de commencer à virer tous les objets du défunt qui « vous sortent par les yeux ! » et ne conserver QUE ceux qui vous rappellent de merveilleux souvenirs.

 

Ma belle-sœur souhaitait au début, conserver la moto de mon frère pour la donner à son fils de 8 ans quand il serait en âge de la conduire.

Gardez à l’esprit que ce qui est à la mode aujourd’hui, ne le sera peut-être pas quand les enfants seront majeur.

Et puis… qui dit que son fiston aura envie de conduire une moto ?

Nous avons donc mis la moto en vente et libéré de l’espace, du temps et de l’argent.

Inutile de continuer à payer une assurance ou un espace de stockage pour un véhicule que plus personne ne conduira.

 

5) Faire face à la culpabilité

Il n’y a pas de deuil facile, que ce soit une maladie, un suicide, un accident ou autre, on passe tous par la culpabilité.

Celle de vouloir continuer de vivre, celle de n’avoir pas vu, pas su …

Une chose est sûre, pour ce qui est du domaine du désencombrement matériel, il n’y a pas de culpabilité à avoir. Ces affaires sont les siennes et non les vôtre.

Comme je l’ai souvent écrit dans mes articles, prendre la décision de faire renter un objet dans sa vie, c’est prendre la responsabilité de s’en occuper.

Une fois la personne décédée, son héritage est un CHOIX et non une obligation.

On ne peut pas vivre dans le monde de la personne décédé, surtout si celle-ci avait plusieurs générations de différence avec vous.

La question qui se pose est « Quels sont les souvenirs de cette personne qui ont un véritable sens pour vous? »

Au-delà de la question pécuniaire bien sûr, on ne devrait conserver que ce qui nous apporte un souvenir joyeux de son existence.

Laisser partir l’objet n’effacera JAMAIS le souvenir du défunt.

De mon frère, je n’ai conservé que la chaine qui orne mon coup.

Car c’est à mes yeux, ce qui lui ressemblait le plus.

6) Et les photos dans tout ça ?

Vient le moment fatidique du tri des photos. Pour être honnête avec vous, j’ai à peine commencé cette partie-là.

Mon père souhaite scanner des photos et créer un album que chacun pourra imprimer via un site spécialisé.

C’est une chouette idée et un beau souvenir mais qui se réalisera dans quelques mois.

Il ne faut pas oublier que rien ne presse et qu’il ne faut rien précipiter.

Ma belle-sœur fait son chemin à son rythme, mes parents pansent leur chagrin à leur manière, mon cousin réaménage cette maison doucement, mais sûrement.

Car lorsque l’être aimé est parti … il ne nous reste plus que le temps pour apaiser notre chagrin alors … prenons le.

J’espère que cet article vous aura aidé. Si vous avez des questions, des témoignages et l’envie d’expliquer comment vous avez géré le désencombrement d’un proche décédé, les commentaires sont là pour ça.

En attendant, prenez soin de vous et des gens que vous aimez.

La vie passe si vite …